-
Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Columbine ?
"J'ai la chance de faire partie du Cercle Arion de Robert Laffont et de recevoir certaines publications dans ce cadre-ci. Chaque mois, je fais donc avec plaisir un tour des nouvelles publications. En voyant Columbine je me suis dit oui, puis non, puis oui quand même..."
-
Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Dix-sept ans après les faits, la mère de Dylan Klebold, l'un des deux tueurs de Columbine, raconte sa tragédie. Celle d'un enfant timide et intelligent qui a grandi dans une famille normale et affectueuse et qui un jour d'avril, a décidé de tuer et de mourir..."
-
Mais que s'est-il exactement passé entre vous?
"Ce livre est bouleversant et surtout, essentiel. J'ai du mal à écrire ma chronique parce que je ressens le besoin vital de vous convaincre que vous devez absolument lire ce livre. Ce ne sera pas facile. Il vous fera pleurer, c'est certain, il fera, je l'espère, tomber certains de vos préjugés, il vous fera peut-être même aimer un peu Dylan contre votre gré. Mais surtout, il vous aidera peut-être à sauver une vie. Sue Klebold n'écrit pas ce livre pour excuser les actes de son fils ou se plaindre de la vague de haine qui a déferlé sur elle mais parce que depuis le drame elle essaie de sensibiliser les gens aux signes de dépression et de suicide. Ceux-là même qu'elle n'a pas vu... Penser que Dylan est un monstre et que notre enfant ne pourrez jamais faire ça, c'est humain, c'est de la préservation. Mais dans le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui, je pense sincèrement que la naïveté peut être criminelle.
Pour vous parler plus directement du contenu même du livre, je peux vous dire que j'ai préféré la première partie à la seconde. Nous sommes directement plongés dans la tête de cette femme aux premières heures du massacre, qui pense avoir une vie parfaite et dont le monde s'écroule soudainement et c'est très impactant. Cette femme qui le matin même pensait à son fils avec fierté et qui quelques heures plus tard, prie de toute son âme pour qu'il se suicide. Mais tout ce qu'elle dit par la suite est tout aussi intéressant, d'autant qu'elle a, pour ce livre et pour son bien, fait d'innombrables recherches et consultées de nombreux spécialistes. Les paragraphes sur le rôle des médias et sur la requalification des maladies mentales en maladies cérébrales et leur dépistage sont particulièrement importants et pertinents il me semble. Je ne sais que vous dire de plus ou au contraire, pourrais vous en parler toute la journée mais j'espère sincèrement que certains d'entre vous auront la curiosité, et le courage, de lire cet ouvrage."
-
Et comment cela s'est-il fini?
"J'ai eu beaucoup de mal à refermer ce livre, à abandonner Sue et Dylan. Il m'a fallu digérer tout cela avant de réussir à vous en parler et en écrivant ma chronique, je verse encore quelques larmes..."
Mlle Alice, merci, et à lundi prochain...