- Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Le Roman de Jeanne ?
"J'aime les dystopies, surtout celles qui ne se contentent pas d'effleurer la surface, qui voient plus loin, qui ont plus d'ambition que de simplement divertir le lecteur. C'est ce que celle-ci paraissait être avec, en prime, une couverture sublime et l'évocation de Jeanne d'Arc pour finir de me perdre."
- Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Les humains, ou du moins ce qu'il en reste, vivent maintenant dans une structure en orbite autour d'une Terre qui n'est plus que cendres et désolation. Mais, avant de mourir, Christine veut graver sur sa peau l'histoire de Jeanne et démêler le mythe de la réalité autour de cette héroïne morte sur le bûcher..."
- Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"Je sens que je vais avoir vraiment beaucoup de mal à vous parler de ce livre, comme j'ai eu beaucoup de mal à cerner cette histoire. J'ai lutté pour rentrer dedans, tentant d'appréhender ce nouvel univers qui nous est si peu expliqué, puis je me suis passionnée pour certains passages, et certains personnages, avant que les tours et détours ne me perdent de nouveau. J'ai adoré certains éléments, bien pensés mais mal amenés et mal exploités, bref, je n'ai cessé de me demander si oui ou non j'appréciais ma lecture ce qui, vous l'admettrez, et tout de même extrêmement déroutant. Pour moi, c'est un peu comme la Servante Écarlate (et attention, je sens que vous allez crier au scandale) : le livre recèle une infinité de bonnes idées et un énorme potentiel mais il ne s'agit pas là du produit fini malheureusement."
- Et comment cela s'est-il fini ?
"J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de confusion sur la fin. L'auteur reste en surface sur de nombreux sujets tout au long de son récit avec pour ambition, je pense, de faire planer le mystère sur cet univers étrange. En fait, ça manque juste de logique et de construction. Il y a des envolées lyriques, des leçons de vie, de philosophie et des réflexions poussées à leurs paroxysme. Tout cela donne l'impression que l'on a voulu donner à tout prix une dimension intellectuelle au récit tout en manquant complètement de subtilité et finit par déservir la dimension émotionnelle, pourtant indispensable à n'importe quel roman il me semble. Dernier espoir, l'adaptation !"
Mlle Alice, merci, et à lundi prochain...