"Le haut potentiel est un sujet qui m'intéresse particulièrement, je ne pouvais donc pas résister à un tel titre. Et puis, j'avais déjà hésité à lire Vox, du même auteur, c'était donc l'occasion de découvrir un roman de Christina Dalcher."
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Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Chaque élève, chaque personne, se voit attribuer un score de quotient Q, en fonction de ses résultats mais également de nombreux autres paramètres et toute sa vie est conditionnée par cette note. Elena Fairchild s'accommode plutôt bien du système jusqu'au jour où sa plus jeune fille est envoyée dans une école jaune, la pire de toutes, à des kilomètres de chez elle..."
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Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"Il n'est pas question de QI dans ce roman, c'est la première chose que je voulais clarifier. Il s'agit au mieux d'un mauvais choix de titre de la part de l'éditeur français, au pire d'un titre volontairement racoleur. Une fois que j'ai compris cela et les différents tenants et aboutissants de cette histoire, je n'ai plus réussi à lâcher le livre ! C'est bien écrit, pas du tout au rabais (pour une dystopie, ça change), tout en restant je pense tout à fait accessible aux adolescents. Et le sujet est passionnant, peut-être l'un de ceux qui me passionne le plus, à savoir : comment arrive-t-on à mener tout un peuple vers un système totalitaire et lui faire accepter des mesures de plus en plus inhumaines... Et ce n'est pas un sujet facile à maîtriser. Mon seul regret, c'est que l'auteur a choisi de faire un parallèle avec le nazisme plutôt que d'exploiter un thème qu'elle effleure à peine mais qui aurait vraiment mérité d'être traité, celui des écoles d'état et de l'eugénisme aux États-Unis, notamment sur les populations de natifs américains."
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Et comment cela s'est-il fini ?
"Ce n'était pas vraiment une fin facile mais non dénuée d'espoir. J'aurais préféré quelque chose de plus joyeux, comme toujours, mais c'était sûrement ce qu'il fallait pour marquer les esprits. À mettre entre les mains de tous les ados que vous connaissez. Et les vôtres."
Mlle Alice, merci, et à jeudi prochain...