"J'ai lu Charlotte et Emily à l'adolescence mais, je ne sais pas pourquoi, jamais Anne. Je voulais donc la découvrir tout en repoussant toujours cette lecture, jusqu'à finalement trouver la bonne édition et le bon moment."
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Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Une nouvelle locataire bien mystérieuse s'est installée à Wildfell Hall et malgré sa bonne volonté et son apparente respectabilité, elle va rapidement s'attirer les foudres des commères du village et devenir la proie des ragots les plus ignominieux. Seul Gilbert Markham, un gentleman farmer, prendra alors sa défense..."
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Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"Comme souvent avec les classiques, il me paraît difficile d'écrire une chronique qui rendra hommage au texte et à la plume encore si connu aujourd'hui mais je vais essayer d'expliquer mon ressenti. J'avais quelques appréhensions mais elles ont vite disparues. Ici, vous ne retrouverez pas les grandes envolées lyriques de ses soeurs, le romantisme à outrance, le héros malsain... Ce sera sûrement à regret pour certains mais pour moi ce fut un grand soulagement. La Recluse de Wildfell Hall présente tous les codes du roman victorien, et m'a d'ailleurs fait penser à Wilkie Collins, et se dévore, tout simplement. Honnêtement, j'ai vraiment eu du mal à le lâcher, et pourtant je connaissais déjà l'histoire et ce n'est donc pas le suspense qui m'a tenue, plutôt la qualité d'écriture, et le talent d'Anne pour raconter son histoire. Il faut souligner également la modernité de son propos, à une ère où la femme n'avait quasiment aucun droit et était considérée comme la propriété de son mari. Le seul bémol pour moi, c'est que bien peu de personnages sont sympathiques et je ne suis pas une grande amatrice des romans qui se déroulent sur deux époques différentes, provoquant une cassure dans le récit."
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Et comment cela s'est-il fini ?
"Je ne dirais pas que c'est un énorme coup de coeur mais je me suis délectée de ma lecture et j'ai apprécié que la lumière entre dans ce roman comme c'est rarement le cas chez les Brontë."
Mlle Alice, merci, et à lundi prochain...
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