- Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Le Plus Beau de tous les Pays?
"J'ai rencontré ce livre grâce aux éditions Nil. La couverture et le résumé m'ont donné envie de découvrir cette histoire racontée par une petite fille de 10 ans."
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Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Judith est sûre que sa fin est proche. Lundi, Neil, son camarade de classe, va lui mettre la tête dans les toilettes et elle va se noyer. Sauf que Judith à la foi. Alors elle prie, elle demande un miracle, espère de la neige alors qu'on est en Octobre. Et lundi matin, quand elle se lève, le monde est recouvert de son manteau blanc."
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Mais que s'est-il exactement passé entre vous?
"J'ai lu plusieurs chroniques sur ce livre et presque toutes parlent de coup de cœur. Et comme pour la femme qui décida de passer une année au lit, il y a quelque chose que j'ai du mal à appréhender. Ce n'est pas du tout une critique mais j'essaie vraiment de comprendre comment on peut adorer se plonger ainsi dans le malheur des autres. En ce qui me concerne, j'avais mal au ventre tellement j'étais angoissée pour Judith, cette lecture m'a tendue et m'a donc été assez désagréable. De plus, je n'ai pas du tout apprécié la façon dont est traitée la religion. Certes, Judith et son père appartiennent à une communauté religieuse que certains qualifieraient d'extrémiste, voire d'illuminée, et il y a sûrement beaucoup de choses à un dire. Mais ici, on a l'impression qu'à la fin, le père et la fille seront heureux s'ils arrêtent de croire en Dieu. Sans parler du fait que Judith entend Dieu dans sa tête et qu'il la culpabilise de tout ce qui arrive autour d'elle alors même que cette enfant est la gentillesse incarnée. Ce n'est ni juste, ni la conception que je me fais de Dieu."
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Et comment cela s'est-il fini?
"Je regrette de dire que j'étais soulagée de fermer ce livre. Je pense qu'il s'adresse à un certain public et que je n'étais clairement pas la bonne cible. Certains ont besoin de ce genre de livres pour se plonger dans des sujets sérieux, des réflexions, quant à moi j'ai besoin de livres qui me divertissent pour arrêter d'y penser."
Mlle Alice, merci, et à dimanche prochain...
Commentaires
Le résumé de l'histoire me fait horrriblemment peur
Pourtant le résumé de l'éditeur m'avait donné envie mais bon...
Alice, on dirait presque que tu parles d'un livre que je n'ai pas lu. Je ne l'ai pas vécu comme toi. Ma lecture a été fluide, simple, jolie, j'y ai vu de l'optimisme, beaucoup d'amour. Quant à la religion, je pense qu'elle est un support pour raconter l'histoire. Oui... parfois c'est pesant et on ne sait pas où l'auteur veut mener son lecteur ! J'ai alors extrapolé quelque chose de plus sombre, de plus inquiétant...
Ton point de vue est intéressant, j'aurais aimé décortiquer le livre avec toi... tasse de thé et petits gâteaux !!!
Biz
Réponse plus bas :)
La lecture n'est pas seulement lire de belles histoires, elle dit aussi les malheurs, la difficulté de vivre, je sais que tu le sais. Dans ce roman, comme Syl. je trouve au contraire que c'est très optimiste, cette capacité du père à sortir de son extrémisme religieux qui est proche d'un endoctrinement sectaire dans lequel il s'est enfermé encore plus après la mort de sa femme. Quant à ce Dieu que Judith entend, pour moi ce Dieu a quelque chose à voir avec les amis imaginaires que se créent parfois les enfants, elle, elle l'appelle Dieu parce qu'elle a été éduquée avec cette omniprésence divine. J'ai trouvé que c'était un très beau roman que l'enfance, sur la difficulté d'être une enfant et de garder sa part de rêve devant des réalités de la vie si difficiles parfois.
Réponse plus bas. :)
Et bien, en effet nous n'avons absolument pas le même avis sur le bouquin, ni le même ressenti. Ou toi tu y as vu de la noirceur, quelque chose de sombre. Moi j'y ai vu une petite fille, qui certes n'a pas une vie facile, mais qui voit du bonheur et des choses jolies partout autour d'elle.
J'ai vu un homme déchiré entre l'envie de suivre sa religion, coûte que coûte, et l'envie de protéger sa fille.
Mais attention, je ne te critique pas, hein, chacun son point de vue, c'est ce que j'aime justement dans les lectures communes, chacun ressent sa lecture différemment, et on peut justement ensuite confronter nos avis. Tout comme Alice, j'aurais aimé décortiquer ce livre avec toi. ^^
Les filles, je vous fais une réponse commune pour ne pas me répéter.
J'avoue, je suis étonnée que vous y voyiez autant de bonheur, de jolies choses et d'optimisme dans ce livre mais comme vous le dites, c'est aussi la magie des livres et des lectures communes d'avoir des ressentis différents donc je ne vais pas argumenter là-dessus (même si j'avoue que ça me démange: une petite fille qui voit la beauté partout, vraiment?? Quand son ami imaginaire/Dieu lui dit que c'est sa faute si ce garçon harcèle son père???? Quand elle est sur le point de se pendre??????????).
Bref. Ce que je voudrais dire par contre c'est que selon moi, il y a trois sortes de personnes (et attention, aucune n'est meilleure qu'une autre, c'est seulement un constat):
- les gens qui ne réfléchiront jamais à rien, soit qu'ils s'en foutent, soit que c'est une forme de protection peut-être et qui seraient donc indifférents à ce genre de livre.
- ceux qui, comme vous trois je pense, aiment se plonger dans une lecture qui les fait réfléchir, étayer ses réflexions d'un support et qui seront touchés par ce livre, ce que je peux très bien comprendre.
- et puis, il y a ceux comme moi, qui sont sûrement un peu trop sensibles pour ce monde et qui ne peuvent empêcher leur cerveau de réfléchir à tous les malheurs de l'univers 24h sur 24 et qui ont besoin de la lecture pour cela, pour s'empêcher de penser quelques heures et qui seront torturés par ce genre de livre.
Vous l'avez compris, pour moi la lecture est un moyen d'évasion, ce qui ne m'empêche pas de lire des classiques ou des livres profonds, du moment que cela m'éloigne du quotidien. Alors je respecte les différences et les opinions de chacun et j'aimerais que l'on fasse de même pour moi. Attention, je ne dis pas du tout que ce n'est pas votre cas, je vous connais et je sais très bien que vous n'êtes pas comme ça mais j'avoue que j'en profite pour dire un peu ce qui me pèse. Peut-être en ferai-je un billet d'ailleurs; J'ai trop souvent eu des réflexions sur mes lectures légères et trop souvent me suis retrouvée face à de la condescendance qui m'horripile. Non je ne suis pas insensible et irresponsable ou naïve, il m'arrive de pleurer rien qu'en regardant le journal télévisé et j'ai besoin des livres pour équilibrer tout ça. Je vous envie, je pense que vous êtes en fait plus équilibrée que moi, ça ne fait pas de doute; mais on ne se refait pas. C'est pour ça que je continuerai sûrement à me délecter parfois des livres les plus stupides et à détester ce genre de livres que d'autres trouveront très beaux. Voilà.