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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Le Cactus ?
"Je suis toujours attirée par les histoires qui dépeignent un héros un peu atypique et décalé. Ici, la très jolie couverture a vite fini de me convaincre et Denoël a eu la gentillesse de m'envoyer le Cactus."
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Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Susan Green vit sa vie de façon pragmatique et en maîtrise chaque aspect et chaque seconde. Mais tout va commencer à dérailler le jour où elle va découvrir qu'elle est enceinte, à 45 ans, et que sa mère a laissé l'usufruit de sa maison à son frère qu'elle déteste..."
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Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"Le souci, avec ce roman, c'est qu'aucun des protagonistes n'est sympathique. Nous découvrons chacun d'entre eux à travers les yeux de l'héroïne qui les trouve tous détestables et malheureusement, elle n'a pas provoqué non plus beaucoup d'empathie chez moi (et pourtant, j'en ai à revendre). Sa réaction au testament de sa mère, par exemple, est très exagérée aux vues des informations que nous détenons et les explications de son comportement ne sont pas clairs : est-elle autiste ou s'est-elle forgée une carapace à cause des événements de sa vie ? Toutes les réponses à nos questions n'arrivent que bien trop tard et elle a largement eu le temps de nous agacer avant. À la page 254, l'auteur met ces mots dans la bouche de l'un des personnages : "Je n'arrive pas à apprécier un livre si je ne m'attache pas au personnage principal". Particulièrement ironique non ? Et lorsqu'enfin on commence à comprendre tout ce qui, depuis son enfance, a amené Susan à être ce qu'elle est, et qu'on compatit avec elle en détestant encore plus toute sa famille, elle s'adoucit..."
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Et comment cela s'est-il fini ?
"La fin m'a plus agacée encore le reste. C'est dans les dernières pages que se concentrent enfin toutes les informations intéressantes sur lesquelles tout le livre aurait du reposer et c'est à ce moment-là qu'il y a matière à développer mais non, l'auteur boucle tout en quelques chapitres, nous laissant frustré. L'héroïne, elle, pardonne tout ou presque parce que, c'est bien connu, lorsqu'on donne naissance à un enfant, la grâce descend sur nous, on comprend tout et on pardonne tout, même (ne lisez pas si vous ne voulez pas être spoilé) à notre mère de ne pas nous avoir aimé comme elle aurait dû, même à notre frère d'être en partie responsable de la mort de notre fiancé... Tout est merveilleux dans le meilleur des mondes. C'est pour ça que toutes les mères de la Terre sont si parfaitement et entièrement heureuses, non ?"
Mlle Alice, merci, et à lundi prochain...