"Est-ce qu'on rencontre Une Chambre à Soi ? Est-ce qu'on ne l'a pas toujours connu, est-ce qu'on n'a pas toujours su qu'à un moment ou à un autre, il nous faudrait lire cet essai ? (est-ce que je suis en train de parler de moi à la troisième personne ?)"
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Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Il s'agit d'une lecture que Virginia Woolf a donné dans une université, un essai sur le sujet "les femmes et la fiction" et dans lequel elle explique pourquoi une femme, pour écrire, à besoin de deux choses : de l'argent et une chambre à soi..."
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Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"C'est un livre que j'aurais certainement mieux fait de lire en français. En plus d'un vocabulaire très riche, il est parfois vraiment difficile de suivre la pensée de Virginia Woolf qu'elle semble avoir elle-même du mal à canaliser. À cause de cela, je suis certaine d'être passée à côté d'éléments importants ou en tous cas, de ne pas avoir pu en savourer correctement toute la profondeur.
Malgré tout, il faudrait être aveugle pour ne pas voir que c'est brillant, pour ne pas être estomaqué par la façon dont Virginia Woolf expose ses idées, surpris par les questions qu'elle soulève, curieux de savoir où elle veut en venir. C'est parfois déroutant, j'ai aimé certains passages plus que d'autres mais j'admire son engagement pour les femmes et j'ai évidemment adoré le passage sur Jane Austen et les Brontë."
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Et comment cela s'est-il fini ?
"Ce n'est pas une lecture de tout repos et on aurait envie d'être face à Virginia Woolf pour discuter tel ou tel point, ce qui peut se révéler très frustrant parfois mais je le relirai avec plaisir, un jour, en français. Et ça tombe bien, parce que 10 18 vient de le rééditer avec une magnifique couverture."
Mlle Alice, merci, et à mercredi prochain...
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