"J'ai pris connaissance de l'existence de ce livre en parcourant des listes de romans écrits par des femmes noires, dans le but de diversifier mes lectures, et j'ai eu le coup de foudre pour sa couverture."
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Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Emoni, encore adolescente, va toujours au lycée, travaille pour aider sa grand-mère mais élève également sa petite-fille de deux ans. Concilier toutes ces facettes de sa vie n'est pas facile mais heureusement sa passion l'aide à s'évader et tout le monde le dit, quand elle cuisine, c'est magique..."
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Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"J'ai vraiment aimé ce roman, ainsi que sa forme. Les chapitres sont très courts, ce qui facilite la lecture en anglais, et permet de tourner les pages sans s'en rendre compte. Emoni est une jeune femme très forte, qui fait face à des difficultés éprouvantes sans jamais baisser les bras, ni se décourager. Elle ne roule pas sur l'or, elle a perdu sa maman, son père ne s'occupe pas d'elle, l'école n'est pas son fort, elle a une petite fille de deux et ne sait pas du tout ce qu'elle va pouvoir faire de sa vie. Ça fait beaucoup, et pourtant ça reste un roman assez léger et lumineux. L'autrice sait parfaitement doser ses éléments, comme Emoni en cuisine. Le fait que l'héroïne soit noire est également traité, notamment à travers le fait que son nom à consonance latine l'oblige parfois à devoir se justifier, oui, elle est bien noire. C'est un point de vue interessant, bien amené, sans être le sujet principal du livre.
En revanche, il y a quelque chose qui m'a beaucoup énervé, c'est la notion, mise en avant à plusieurs reprises, que l'on doit le respect à ses aînés. Le respect, ça se mérite et nous avons ici deux adultes, dont le père d'Emoni, qui ne le méritent absolument pas. Alors voir l'héroïne s'écraser devant eux, c'était décevant."
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Et comment cela s'est-il fini ?
"J'ai bien aimé la fin même s'il m'a encore semblé qu'Emoni faisait des concessions pour satisfaire tout le monde. Mais il était sûrement irréaliste, malgré sa grande force, d'imaginer qu'elle irait contre son éducation et contre sa culture."
Mlle Alice, merci, et à lundi prochain...