Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec La Désobéissance Civile ?
"D'Henry David Thoreau, j'avais surtout envie de lire Walden, le récit de ses deux années passées au coeur de la forêt, prônant une vie simple, mais c'est un texte qui me faisait un peu peur et j'ai préféré commencer par celui-ci, beaucoup plus court."
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Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Pour avoir refusé de payer un impôt qui sert à financer la guerre contre le Mexique, Henry David Thoreau passera une nuit en prison et en tirera cet essai, exhortant à la désobéissance civile..."
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Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"Je m'attendais à un texte qui me remuerait, qui me donnerait des envies de révolution (et il n'en faudrait pas beaucoup), qui m'apporterait idées et arguments sur ce thème et c'est peu de dire que j'ai été déçue. Je suis d'accord avec la quasi totalité des idées avancées ici, et je ne doute pas que certaines étaient peu répandues à l'époque, mais j'ai vite eu l'impression que l'auteur était bien naïf. En fait, c'est plus grave. Sous prétexte qu'il a passé une nuit en prison, dans une cellule très propre, avec un compagnon de cellule agréable, deux fenêtres pour admirer la paysage et un chocolat chaud au petit-déjeuner, il se permet de donner des leçons aux autres. Je le trouve prétentieux et condescendant, je trouve même que c'est un peu facile pour lui d'haranguer le peuple quand il sort d'Harvard, que 'quelqu'un' paye pour lui chaque impôt auquel il a refusé de contribuer et qu'il n'a rien à perdre en s'opposant ainsi à l'État. Honnêtement, on dirait les écrits d'un enfant gâté qui fait un caprice, c'est vraiment l'impression qu'il m'en reste, et j'ai du mal à croire à la sincérité de ses idées au bout du compte."
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Et comment cela s'est-il fini ?
"Je ne lirai pas Walden donc. Non seulement, ce que je découvre ici ne m'en donne pas envie, mais apparemment la vie isolée dans la forêt n'était pas si isolée que ça puisqu'il donnait son linge à laver à sa môman. S'il a inspiré de grands Hommes, tant mieux, personnellement je pense que je m'enrichirai plus à lire ces derniers qu'à revenir à Thoreau."
Mlle Alice, merci, et à samedi prochain...
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