Le Silence de Dennis Lehane

• Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Le Silence ?

   "Un, c'est Gallmeister, deux, la couverture a capté mon attention, trois, les critiques étaient très bonnes. Je n'ai su qu'après que c'était également l'auteur de Shutter Island, cerise sur le gâteau."

• Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

   "Été 1974, alors que la tension monte à Boston sur fond de déségrégation, Mary Pat Fennessy s'inquiète de ne pas voir rentrer sa fille un soir or, sa fille, c'est tout ce qui lui reste. Sa determination à la retrouver n'aura alors d'égal que sa colère et son désespoir..."

• Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

   "Avec le recul, le titre de ce livre est terrible. Ce livre est terrible. Terriblement bien écrit, terriblement réaliste et terriblement triste. Tout tourne autour de cette mère qui n'a plus rien à perdre, de sa quête pour retrouver sa fille, quitte à faire exploser son quartier, et de ses interrogations. Elle met tout sur le tapis, sa vie et ses valeurs, son rôle de parent, ce qu'elle doit ou non à sa communauté du quartier irlandais de South Boston... Elle ne cache rien, elle ne se cherche pas d'excuse, elle n'attend pas qu'on la sauve. Le tout baignant dans un racisme ambiant qui s'épaissit au fil de pages, qui se tournent toutes seules mais pèsent lourd sur le coeur. L'auteur est particulièrement fort pour installer une ambiance à la fois prenante et dérangeante et pour nous tenir en haleine de chapitre en chapitre, pour créer du suspense et nous aimanter à ses personnages croqués avec psychologie et profondeur. Bref, une vraie réussite."

• Et comment cela s'est-il fini ?

   "La fin est à l'image du reste de roman, je n'ai pas un seul point négatif à soulever. Il faut définitivement que je lise Shutter Island."

 

    Mlle Alice, merci, et à mercredi prochain...

Retrouvez toutes mes chroniques des livres Gallmeister ICI

 

Alors, vous craquez pour "Le Silence" ?

Dark Days de James Baldwin

• Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Dark Days ?

   "Parmi tous les écrits de cette petite collection qui sont dans ma wishlist, c'était un de ceux que j'avais le plus envie de lire, très curieuse de découvrir cet auteur, je n'ai donc pas hésité lorsque je l'ai croisé en librairie."

• Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

   "Cet ouvrage rassemble trois textes courts de James Baldwin sur le racisme et les conflits raciaux aux États-Unis : Dark Days, the Price of the Ticket et the White's Man Guilt."

• Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

   "C'est passionnant et il me faudra sûrement le relire pour en comprendre chaque intention, chaque reflexion. Baldwin évoque son enfance, sa vie de professeur et tout simplement sa vie d'homme, chacune influencée par la couleur de sa peau. Il constate plus qu'il ne critique, il n'est pas dans l'accusation véhémente, il donne des pistes de réponses et des pistes pour avancer... J'ai particulièrement aimé le troisième texte sur la culpabilité ressentie pour les Blancs qui teinte chacune de leurs actions et sur la façon dont une nation d'immigrés s'est construite sur un idéal impossible. À lire."

• Et comment cela s'est-il fini ?

   "J'ai d'autant plus envie d'approfondir ma connaissance de la plume de James Baldwin, peut-être avec l'un de ses romans, et ça me paraît être le meilleur objectif que peut atteindre cette collection, d'éveiller encore plus notre curiosité."

 

    Mlle Alice, merci, et à mercredi prochain...

Retrouvez toutes mes chroniques sur les conditions de vie et les combats des Noirs Américains dans l'Histoire ICI

 

Alors, vous craquez pour "Dark Days" ?

Alabama 1963 de Ludovic Manchette et Christian Niemiec

• Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Alabama 1963 ?

   "Encore un roman que l'on a vu partout et qui m'attirait, ce qui n'est pas toujours le cas. Mais une enquête policière à Birmingham dans les années soixante, voilà une formule explosive. Et il m'a semblé que ce serait une lecture parfaite dans la chaleur de cet été qui n'en finit pas."

• Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

   "En 63, en Alabama, des petites filles noires disparaissent et c'est peu de dire que l'enquête n'intéresse pas beaucoup la police, même quand le premier corps refait surface. Alors c'est finalement Bud Larkin, un détective privé alcoolique et raciste qui va enquêter, avec l'aide de sa femme de ménage noire..."

• Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

   "J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce livre. Il y a tout les ingrédients qu'il faut pour cela : un style fluide, une cause poignante, une enquête interessante et des personnages au caractère bien trempé. Bud et Adela forment un duo des plus improbables mais qui fonctionne parfaitement. Certains passages sont tout de même difficiles à lire, en particulier quand les patronnes blanches s'adressent à leurs employées noires. J'ai aimé qu'on ne lisse pas le propos mais il n'est pas agréable à entendre pour autant. J'ai aussi adoré tous les petits clins d'oeil et les petites allusions à des évènements historiques ou littéraires qu'il est interessant d'essayer de repérer. Après, je ne suis pas sûre que ce soit un livre qui me marquera durablement, mais c'est aussi une bonne façon d'intéresser un public plus large à des évènements qu'il est essentiel de ne pas oublier."

• Et comment cela s'est-il fini ?

   "Je n'ai pas vu venir le dénouement et j'ai aimé que l'enquête ne soit pas juste un prétexte pour servir le propos. Mon seul regret peut-être, c'est que les auteurs n'en aient pas fait une série, il y avait la matière pour cela."

 

    Mlle Alice, merci, et à lundi prochain...

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Alors, vous craquez pour "Alabama 1963" ?