"J'ai surtout découvert et exploré le roman gothique à travers Jane Austen et sa Catherine, dans Northanger Abbey, mais Sheridan Le Fanu est un auteur qui revenait régulièrement et dont Carmilla est un classique du genre. Il fallait donc bien que la rencontre ait lieu."
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Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Laura vit avec son père, dans une contrée reculée, et désespère de la présence d'une amie. Elle est donc ravie lorsqu'une dame, ayant eu un accident à leur porte, leur confie sa fille avant de repartir précipitamment. Mais la présence de Carmilla pourrait bien ne pas être une bénédiction finalement..."
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Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"Les romans gothiques ont tous plus ou moins une construction similaire, avec des codes assez précis. On aime ou on n'aime pas. Personnellement, j'aime bien, j'avais même été étonnée d'apprécier autant le Moine, ou les Mystères d'Udolphe, qui sont pourtant des pavés. C'est divertissant, un peu dépassé, ce qui fait aussi son charme, même si ça n'effraie plus grand monde. C'est encore le cas pour Carmilla, que j'ai pris plaisir à découvrir, et il est toujours interessant de remonter à la source de certains mythes, mais je ne suis pas sûre que cela me marquera durablement pour autant."
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Et comment cela s'est-il fini ?
"Du côté de la fin, c'est plutôt une déception. D'abord, bien sûr nous sommes en présence d'une héroïne naïve mais là, cela tourne franchement à la stupidité. Alors que l'on vient de lui relater un récit entièrement similaire au sien, elle ne semble toujours pas percuter ce qui lui arrive. Mais surtout, en ce qui concerne l'extermination du "monstre", je m'attendais à quelque chose d'un peu plus palpitant."
Mlle Alice, merci, et à lundi prochain...