La Librairie Hantée de Christopher Morley

• Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec La Librairie Hantée ?

   "J'espérais vraiment que Récamier choisirait de traduire cette suite après avoir beaucoup aimé le premier et j'ai donc été ravie d'apprendre que c'était le cas comme d'avoir la chance de le recevoir."

• Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

   "S'en est fini de la vie itinérante pour Roger et Helen Mifflin. Le couple s'est installé à Brooklyn pour ouvrir sa librairie et vivre paisiblement. Mais des choses étranges semblent s'y dérouler et l'arrivée d'un jeune publiciste et d'une charmante nouvelle employée ne va rien arranger..."

• Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

   "La première fois que j'ai essayé de lire ce roman et que je n'ai pas réussi à entrer dedans, je me suis dit que c'était moi. La deuxième fois, après m'être régalée d'autres lectures sans problème, j'ai compris que c'était lui. Je suis navrée de le dire, d'autant que j'avais vraiment trouvé le premier très chouette, mais je me suis ennuyée. L'humour du précédent est toujours là, mais il se noie au milieu des interminables discours du libraire, que ce soit sur son métier, ou sur tel ou tel auteur. J'ai même eu du mal à retrouver les personnages, à qui la vie sédentaire ne réussit pas très bien si vous voulez mon avis. Heureusement, il y a les deux nouveaux héros qui apportent un peu de fraîcheur (et je ne dis pas ça parce qu'ils sont jeunes) mais ça ne suffit pas. Leur histoire aurait pu être vraiment chouette, rocambolesque, avec une touche d'espionnage et de romantisme mais, là encore, ce récit a du mal à se faire une place et reste bien trop précipité. L'équilibre ne fonctionne pas il me semble. Voilà bien la preuve qu'il ne suffit pas qu'un livre parle de livres pour me plaire."

• Et comment cela s'est-il fini ?

   "Par une lecture en diagonale, j'en ai bien peur, même si le dernier tiers est de loin le plus chouette. Et pour ceux qui voulaient lire le premier, ça ne change rien, il se suffit à lui-même, vous pouvez vous lancer."

 

    Mlle Alice, merci, et à samedi prochain...

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Alors, vous craquez pour "La Librairie Hantée" ?

Après le Cocktail de Tess Slesinger

• Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec La Après le Cocktail ?

   "Ce livre, repéré sur le compte instagram de Juste un Chapitre Bis, m'a tout de suite attirée et c'est de lui qu'est partie mon envie de me constituer une Courte PAL avec des livres qui peuvent se dévorer d'une traite."

• Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

   "Pour soigner sa dépression, Mrs Colborne décide d'organiser des cocktails, beaucoup de cocktails, en l'honneur des écrivains du moment..."

• Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

   "Ici, on est véritablement dans la nouvelle, c'est très court et écrit très gros, un peu comme si on avait honte de sa brièveté (ou de nous la vendre à ce prix peut-être). Pourtant, c'est saisissant. En si peu de pages, l'autrice arrive à déployer un grand nombre de sujets, à se moquer copieusement de l'ensemble de ses personnages et à nous faire ressentir diverses émotions contradictoires envers son héroïne. Pour une fois, je suis d'accord avec la quatrième de couverture, l'écriture est dynamique et d'une grande puissance visuelle, l'humour satirique à souhait et l'absurde se heurte au réalisme social. On peut y voir également beaucoup de petits choses qui sont seulement sous-entendues mais qui sont bien là et que notre imagination peut développer à sa guise. Je n'aurais pas été contre quelques pages de plus, c'est évident, mais c'est un format qui fonctionne bien tel qu'il est malgré tout."

• Et comment cela s'est-il fini ?

   "J'ai aimé la fin, même si on la voit assez facilement venir, j'ai moins aimé sa mise en oeuvre. J'aurais voulu plus de panache dans ces dernières pages alors qu'ici c'est un peu comme ces chansons des années 80 qui se terminaient en baissant le volume progressivement."

 

    Mlle Alice, merci, et à samedi prochain...

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Alors, vous craquez pour "Après le Cocktail" ?

Dead Stars de Benjamin Whitmer

• Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Dead Stars ?

   "Benjamin Whitmer est un auteur dont j'apprécie beaucoup la plume, j'avais même eu un beau coup de coeur pour Évasion, il n'était donc pas question que je passe à côté de ce troisième et dernier roman du cycle des Company Town."

• Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

   "Alors que Hack a décidé de passer une soirée à l'extérieur, un peu à contre-coeur, sa fille l'appelle, affolée, son petit frère n'est toujours pas rentré de sa balade à vélo avec ses copains. Commencent alors plusieurs jours de recherches et de cauchemars où toute l'hostilité de la ville envers cette famille va refaire surface..."

• Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

   "Une fois encore, ne lisez pas la quatrième de couverture, elle tue une partie du suspense. Mais pour la plus grande part, l'auteur s'en charge lui-même. En effet, nous on sait. On sait ce qui est arrivé au jeune Randy. Pas tout, pas des les détails mais assez pour se rendre compte que sa famille s'égare complètement pendant les recherches et pour trouver que ça va vraiment trop loin. Est-ce que j'aurais pensé la même chose si moi aussi j'avais cru que l'un ou l'autre pouvait être responsable de la disparition du garçon ? Peut-être pas. Mais là, ça déraille sévère, dans tous les sens. Drogues, alcool, meurtres et règlements de comptes, sans que jamais personne ne soit vraiment inquiété, j'ai trouvé que c'était pousser un peu trop le bouchon. Pourtant, j'ai adoré une nouvelle fois l'écriture ciselé de l'auteur, je ne me suis pas ennuyée une seconde et j'ai lu chaque ligne de ce pavé avec délice mais côté histoire, Benjamin Whitmer n'avait pas besoin d'en faire autant, et j'aurais préféré qu'il joue un peu plus la sobriété."

• Et comment cela s'est-il fini ?

   "Ce livre est désespérant de noirceur, d'autant plus qu'il est très réaliste dans certains de ses aspects. Cette ville est dégueulasse, pourrie jusqu'à la moelle et l'auteur ne nous laisse aucune nuance d'espoir, aucun personnage auquel nous raccrocher. Pas une lumière ne filtre à travers son récit et c'est difficile à encaisser."

 

    Mlle Alice, merci, et à samedi prochain...

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Alors, vous craquez pour "Dead Stars" ?