Les Fils de Shifty de Chris Offutt

• Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Les Fils de Shifty ?

   "Le premier tome de cette série avait vraiment été une bonne surprise lorsque je l'ai découvert et j'attendais la sortie poche de cette suite avec grande impatience pour retrouver son héros."

• Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

   "Cette fois, c'est une blessure qui ramène Mick Hardin à la maison et plutôt que de tourner en rond pendant des semaines, il fait la seule chose qu'il sait faire, il enquête. Ça tombe bien, Fuckin'Barney vient de se faire descendre et la police n'a pas trop l'intention de se démener pour un dealer..."

• Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

   "J'ai facilement retrouver mes marques dans cette série à l'ambiance si particulière et j'aime toujours autant. Peut-être un peu moins que le premier, c'est vrai, sûrement parce que l'effet de surprise est passé, mais quand même. J'aime découvrir un monde qui a ses propres règles et sa vision particulière de la loi, ces gens entiers, dangereux mais loyaux aussi et surtout ce héros droit dans ses bottes, son instinct et ses méthodes d'enquête. C'est loin d'être tout rose et pourtant ça ne se vautre pas dans le glauque non plus. Moi qui ai de plus en plus de mal à trouver des romans policiers qui me plaisent, je me rends compte que c'est exactement ça que je veux, ce genre-là, où on ne se sent pas obligé d'en faire trop, où il vaut mieux même être plutôt taiseux pour survivre et où il ne paraît pas utile de rabaisser sans arrêt les femmes pour vendre un bon roman. Et à part la soeur, qui m'a franchement tapée sur les nerfs, j'ai adoré tous les autres personnages et j'aurais voulu rester avec eux encore un petit moment. Vivement le prochain donc."

• Et comment cela s'est-il fini ?

   "J'ai beaucoup aimé la fin mais elle est aussi très déroutante par rapport, justement, au caractère du héros. Je me demande quel effet cela aura sur lui à l'avenir mais nul doute que je serai là pour le découvrir."

 

    Mlle Alice, merci, et à mercredi prochain...

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et celles des romans de Chris Offutt, par LÀ

 

Alors, vous craquez pour "Les Fils de Shifty" ?

La Désobéissance Civile d'Henry David Thoreau

• Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec La Désobéissance Civile ?

   "D'Henry David Thoreau, j'avais surtout envie de lire Walden, le récit de ses deux années passées au coeur de la forêt, prônant une vie simple, mais c'est un texte qui me faisait un peu peur et j'ai préféré commencer par celui-ci, beaucoup plus court."

• Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

   "Pour avoir refusé de payer un impôt qui sert à financer la guerre contre le Mexique, Henry David Thoreau passera une nuit en prison et en tirera cet essai, exhortant à la désobéissance civile..."

• Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

   "Je m'attendais à un texte qui me remuerait, qui me donnerait des envies de révolution (et il n'en faudrait pas beaucoup), qui m'apporterait idées et arguments sur ce thème et c'est peu de dire que j'ai été déçue. Je suis d'accord avec la quasi totalité des idées avancées ici, et je ne doute pas que certaines étaient peu répandues à l'époque, mais j'ai vite eu l'impression que l'auteur était bien naïf. En fait, c'est plus grave. Sous prétexte qu'il a passé une nuit en prison, dans une cellule très propre, avec un compagnon de cellule agréable, deux fenêtres pour admirer la paysage et un chocolat chaud au petit-déjeuner, il se permet de donner des leçons aux autres. Je le trouve prétentieux et condescendant, je trouve même que c'est un peu facile pour lui d'haranguer le peuple quand il sort d'Harvard, que 'quelqu'un' paye pour lui chaque impôt auquel il a refusé de contribuer et qu'il n'a rien à perdre en s'opposant ainsi à l'État. Honnêtement, on dirait les écrits d'un enfant gâté qui fait un caprice, c'est vraiment l'impression qu'il m'en reste, et j'ai du mal à croire à la sincérité de ses idées au bout du compte."

• Et comment cela s'est-il fini ?

   "Je ne lirai pas Walden donc. Non seulement, ce que je découvre ici ne m'en donne pas envie, mais apparemment la vie isolée dans la forêt n'était pas si isolée que ça puisqu'il donnait son linge à laver à sa môman. S'il a inspiré de grands Hommes, tant mieux, personnellement je pense que je m'enrichirai plus à lire ces derniers qu'à revenir à Thoreau."

 

    Mlle Alice, merci, et à samedi prochain...

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Alors, vous craquez pour "La Désobéissance Civile" ?

Éteindre la Lune de William Boyle

• Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Éteindre la Lune ?

   "Plusieurs romans de William Boyle sont dans ma wishlist depuis un certain temps et j'ai finalement profité de cette nouvelle sortie au titre poétique et à la sublime couverture pour découvrir cet auteur."

• Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

   "Bobby a 14 ans, il vit à Brooklyn, c'est l'été et il s'ennuie. Avec un ami, il invente un jeu pour passer le temps, bombarder les voitures de ketchup depuis un pont. Jusqu'au jour où ils essaient avec une pierre..."

• Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

   "Dès les premières lignes, on sait qu'il va se produire quelque chose de grave, on le sent, quelque chose qui va définir la vie de tous les gens touchés, et ça ne manque pas. Cela nous plonge directement dans l'histoire et donne le ton. Et puis on rencontre Jack, et on sait. C'est vraiment le personnage que j'ai le plus aimé dans cette histoire. Il est touchant, droit, sans être parfait. Il croit à une certaine forme de justice. J'aurais aimé le suivre tout au long du roman mais on enchaîne les chapitres en changeant de protagonistes à chaque fois et c'est ce qui a un peu émoussé mon intérêt. Bien sûr, on comprend très vite que tout est lié, bien sûr, toutes ces personnes vont finir par se croiser, mais ce moment-là n'arrive que tard dans l'intrigue. D'ailleurs, je vous déconseille vivement de lire la quatrième de couverture ou vous risquez de trouver le temps vraiment long. Pour ma part, j'ai aimé ma lecture, ses thèmes, son histoire mais peut-être moins sa réalisation."

• Et comment cela s'est-il fini ?

   "Pour une partie de l'intrigue, ça pouvait difficilement finir autrement mais j'aurais aimé que cela découle d'un véritable choix, et non des circonstances. Pour le reste, j'ai aimé la petite touche d'espoir et d'humanité de dans ce monde sombre et terrible."

 

    Mlle Alice, merci, et à lundi prochain...

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Alors, vous craquez pour "Éteindre la Lune" ?