- Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Mariana ?
"Je suis amoureuse de la collection des 'Classics' de Persephone Books. Je n'en ai lu qu'un pour le moment mais j'ai bien l'intention de rattraper mon retard. Avec en plus la bonne excuse de soutenir une librairie indépendante, j'ai donc commandé Mariana à la fin du confinement."
"Comme son titre ne l'indique pas, Mariana égrène la vie de Mary, de ses étés à la campagne avec ses cousins dans les années 30, légers, insouciants, à ce jour funeste, quelques mois seulement après le début de la guerre, où elle attend son mari sans être certaine qu'il reviendra jamais..."
"La construction de ce roman est très intelligente. Nous rencontrons Mary à l'âge adulte, alors qu'elle apprend que le destroyer à bord duquel se trouve son mari vient de sombrer et qu'il y aurait quelques survivants. Dès le chapitre suivant, nous voilà repartis en arrière pour suivre Mary de son enfance à son mariage et on devra donc attendre la toute dernière ligne du roman pour savoir si oui ou non, son époux a disparu en mer. Au début, le suspense est insoutenable puis ce sentiment se transforme au cours de la lecture. D'abord, on se laisse emporter par le rythme de ces étés de l'enfance, sans fin, sous le timide soleil anglais, puis on s'attache peu à peu à Mary évidemment, malgré ses défauts ou peut-être même à cause d'eux. On la découvre différente, on la voit grandir, on prend chacune de ses erreurs à coeur, chaque chagrin d'amour nous touche et alors que sa quête d'elle-même et de cet homme qui saura l'aimer pour ce qu'elle est se poursuit, on se prend à espérer de plus en plus fort qu'elle ne se soit pas achevée brutalement en pleine mer, quelques mois seulement après le mariage des deux amoureux... C'est un roman qu'il faut prendre le temps de lire et d'apprécier, qui cache une réflexion bien plus profonde que ce que l'on pourrait croire sur le fait d'être un individu à part entière et qui n'est pas dénué d'humour pour ne rien gâcher."
"Mon plus grand regret est que l'histoire entre Mary et son mari prenne finalement si peu de place (en terme de pages, s'entend). J'aurais aimé tout savoir d'eux et j'ai été un peu frustrée, après avoir accompagné l'héroïne si longtemps dans chacun des rebondissements de sa vie, de passer si vite sur ce sujet en particulier.
Un dernier petit détail : si comme moi vous aimez être surpris et vous interroger au cours de votre lecture, ne lisez pas la quatrième de couverture qui révèle malheureusement le prénom du mari alors que le premier chapitre écrit par l'auteur, prenait soin de ne pas le faire. La préface également en révèle un peu trop à mon goût. Pour ma part, je ne lis désormais ces éléments qu'après avoir achevé ma lecture."
Mlle Alice, merci pour cette huitième participation au mois anglais et cette quatrième participation au challenge "In English, please", et à lundi prochain...
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Alors, vous craquez pour "Mariana" ?