Les Petits Pains de la Pleine Lune de Gu Byeong-Mo

• Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Les Petits Pains de la Pleine Lune ?

   "Ce livre sort en anglais avec une couverture qui surfe sur la tendance des 'healing books' coréens et comme ce n'est pas vraiment l'image que je me faisais de cette lecture, j'ai pensé que c'était l'occasion de le découvrir pour me faire ma propre opinion."

• Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

   "Abandonné par sa mère, harcelé par sa belle-mère et ignoré de son père, le jeune héros finit par s'enfuir de chez lui et se réfugier dans la pâtisserie de son quartier, ouverte même la nuit. Mais derrière son patron bougon pourrait bien se cacher un sorcier..."

• Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

   "Alors oui, une partie de l'intrigue se déroule dans une pâtisserie et oui, il y a de la magie mais ça ne suffit pas à en faire un 'healing book' et prétendre le contraire, c'est s'exposer à décevoir le lecteur alors que le roman est pourtant très bon. J'ai adoré le premier tiers, la partie réaliste, celle où l'on apprend à connaître le jeune héros pour lequel j'ai tout de suite eu beaucoup d'empathie. Tout n'est pas facile à lire, les épreuves qu'il a traversé sont terribles, mais on ne s'appesantit pas non plus dessus. J'ai aussi aimé la magicien, le four qui n'en est pas un, la fille-oiseau mais il m'a manqué un petit quelque chose dans cette partie de l'histoire, une vraie évolution, un sens, une explication. Puis on revient à la réalité, plus terrible que jamais, à laquelle on ne peut pas échapper."

• Et comment cela s'est-il fini ?

   "Je referme ce livre avec un grand sentiment de perplexité. À part nous rappeler que la vie est dure et qu'il faut assumer ses choix, et franchement ça me paraît difficile à oublier, je ne suis pas sûre d'avoir compris quel était son objectif ou son message. Et pourtant, j'ai aimé tout ce que j'ai lu. Je crois qu'il n'y a que la littérature coréenne pour m'inspirer des sentiments aussi ambivalents."

 

    Mlle Alice, merci, et à samedi prochain...

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Alors, vous craquez pour "Les Petits Pains de la Pleine Lune" ?

Le Magasin qui n'Ouvre que les Jours de Pluie de You Yeong-Gwang

• Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Le Magasin qui n'Ouvre que les Jours de Pluie ?

   "Je peux dire que l'attente fut longue pour découvrir ce récit, et jalonnée de rebondissements. D'abord annoncé en anglais, commandé mais jamais reçu, puis en français, juste après la fin de ma longue collaboration avec Robert Laffont, j'ai été plus qu'heureuse qu'on me l'offre finalement en numérique."

• Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

   "Une rumeur se répand dans la ville. Si vous écrivez au magasin des Gobelins le récit sincère de vos malheurs, vous recevrez une invitation à vous y rendre le premier jour de la mousson ainsi que l'occasion de changer votre vie. Serine n'a rien à perdre alors elle va tenter sa chance..."

• Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

   "Avec tous ces rebondissements et ces mois d'attente, j'ai eu le temps de voir passer quelques avis, plutôt mitigés, sur ce roman et cela m'a permis je pense de revoir mes attentes à la baisse. Je savais également qu'il s'agissait d'un récit fantastique et jeunesse (là où j'aurais préféré me retrouver ancrée dans la Corée pour ma part) et le prenant pour ce qu'il est, je l'ai trouvé sympathique. C''est mignon, c'est bien traduit et c'est divertissant. Selon moi, cela s'adresse au 12/14 ans en terme d'écriture, d'aventures et de leçons de vie. Ne vous attendez pas donc à y faire de grandes découvertes. Si vous n'en demandez pas plus, vous appréciez certainement cette lecture mais pour ma part, j'aurais aimé que ce soit moins cousu de fil blanc et plus approfondi, moins manichéen. J'aurais aimé que l'on prenne plus le temps de connaître chaque personnage et me sentir émotionnellement liée à eux. Et comme ce ne fut pas le cas, les scènes qui auraient du m'émouvoir m'ont laissée plutôt indifférente malheureusement."

• Et comment cela s'est-il fini ?

   "Même si la morale de l'histoire est positive, j'ai trouvé la fin bien amère tout de même, ce qui ne m'étonne finalement pas tant que ça pour un roman coréen mais qui ne colle pas tellement au côté fantastique et jeunesse du reste du récit."

 

    Mlle Alice, merci, et à mercredi prochain...

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Alors, vous craquez pour "Le Magasin qui n'Ouvre que les Jours de Pluie" ?

Quarante Jours dans la Jungle de Mat Youkee

• Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Quarante Jours dans la Jungle ?

   "C'est un fait divers qui m'a beaucoup marquée alors quand j'ai vu qu'un livre avait été écrit sur le sujet, je n'ai pas pu m'empêcher d'être curieuse, d'autant plus qu'il était édité chez Marchialy dont j'ai aimé toutes les publications que j'ai pu découvrir à ce jour."

• Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

   "Un petit avion s'écrase dans la jungle colombienne et les trois adultes à son bord meurent sur le coup. Tout indique en revanche que les quatre enfants, donc un bébé, ont survécu. Commencent alors quarante jours de recherches intenses et éprouvantes au milieu de nul part..."

• Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

   "L'enquête retrace toute l'histoire de ces enfants et de leurs parents, le contexte de l'accident, et ce qui s'est passé en amont. Bien que les recherches restent le point culminant du récit, tout est interessant et j'ai été happée dès les premières pages. J'y découvre un nouvel univers, un pays, une culture et c'est passionnant. Quant à la suite... On ne peut pas s'empêcher d'espérer à tout instant, même en sachant que ce n'est que le début, de pester contre chaque décision prise, chaque obstacle qui mènera cette famille à monter dans cet avion, pourtant conscient qu'on ne peut rien y changer et puis on attend, on tourne les pages et on attend. Et cette histoire nous réserve bien des surprises. Face aux évènements qui se sont déroulés dans cette jungle, on est obligés d'admettre qu'on ne sait pas tout, qu'on ne maîtrise pas tout, que certaines choses sont bien plus grandes que nous et tout n'a pas à être élucidé. Et sur chacun de ces points, j'ai plus qu'apprécié l'honnêteté de l'auteur qui a toujours fait la part des choses entre ce qui était vérifiable et ce qui ne l'était pas."

• Et comment cela s'est-il fini ?

   "La fin est vraiment douce amère et le destin de ces enfants est loin d'être tout rose. Je me doutais de certaines choses que le ton de l'auteur laissait transparaître depuis un certain temps mais je suis triste de découvrir qu'ils ne sont toujours pas rentrés chez eux, plus d'un an et demi après la catastrophe."

 

    Mlle Alice, merci, et à samedi prochain...

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Alors, vous craquez pour "Quarante Jours dans la Jungle" ?